Le récit de cette aventure commence telle une île volcanique, de façon tumultueuse dans le bruit et la fureur d’une chaude nuit du mois de mai 1995.
Vers une heure du matin, les riverains de l’avenue Carnot se retrouvent sur le trottoir, en pyjama, assistant, ébahis et inquiets, aux évènements graves qui se déroulaient sous leurs yeux. Le feu embrasait un petit immeuble, jusque là tranquille, abritant au rez-de-chaussée une académie de billard sans histoire, que de nombreux jeunes du lycée Tivoli fréquentaient.
Ce que nous ignorions, c’était l’exploitation en sous-sol d’un tripot où se réunissaient nuitamment des personnes beaucoup plus louches. Il s’en suivit un règlement de compte entre joueurs qui déboucha par l’incendie de l’établissement. Encore heureux que nous n’ayons pas assisté à une scène de Western ! Au final, l’explosion du local projeta des pierres sur les façades des maisons voisines et plusieurs furent sérieusement endommagées, dont celle de notre grand et regretté chef musical Alain Lombard, ceci pour l’anecdote.
L’émoi était à son comble. Ceci nous amena à fonder une association pour nous défendre à l’avenir contre de telles pratiques. Aussitôt dit, aussitôt fait avec l’aide de plusieurs riverains. L’aventure commença, passionnante. Elle nous permit d’affirmer notre volonté de préserver la qualité de vie de ce quartier qui, à priori, n’était pas destiné à alimenter la rubrique des faits divers.
Malheureusement, nous n’étions pas au bout de nos peines puisque quatre ans plus tard, le restaurant Le Jardin Des Arts, juste à côté du parc, devenu un lieu à la mode et bien fréquenté, allait lui aussi faire parler de l’avenue Carnot. Le licenciement d’un employé et sa vengeance nous ramenaient à la case départ avec un nouvel embrasement nocturne. Le restaurant était réduit en cendres et les maisons adjacentes endommagées.
Trop c’est trop. Nous avons pétitionné pour obtenir que l’avenue n’accueille plus aucun bâtiment à usage commercial. Tout rentra dans l’ordre et notre association put, sous différentes présidences, mener son rôle d’interlocutrice auprès de la mairie pour régler les problèmes du quartier et faire aboutir certains projets.
Nous avons été souvent écoutés, nos objections prises en compte, même s’il faut beaucoup de patience pour mener à bien ces échanges. Après tous ces incidents, nombreuses furent les adhésions. Cela nous permit de devenir une association représentative.
Il faut continuer dans ce sens et soutenir notre président.
Claude NAVARRE
Présidente fondatrice de l’Association