Le quartier du Parc bordelais n’existe pas en tant que tel, il s’inscrit dans celui, plus vaste, de Caudéran. Sous l’ancien régime, il fait partie de la seigneurie de Saint-Seurin qui comprenait, entre autre, Le Bouscat.
C’est le décret royal, du 22 décembre 1789, qui crée les municipalités pour chaque ville, bourg, paroisse et communauté de campagne. Celui-ci constitue donc l’acte de naissance de Caudéran comme commune indépendante.
Ses frontières sont celles que nous connaissons actuellement, sauf en direction de Bordeaux. En effet, elles s’étendaient au-delà du boulevard Président Wilson jusqu’aux rues Ulysse Gayon, Ernest Renan, Mondenard, cours St-Médard, rue Chevalier et rue d’Ares. Caudéran comptait 2.119 habitants. Le premier maire, élu au suffrage censitaire, fut Jean-Jacques Larrieu.
Très tôt, Caudéran devint le lieu de divertissements des Bordelais. Vers 1830, la commune comportait 70 cabarets ou auberges. Certaines furent célèbres comme Vincennes où l’on dansait et mangeait. Il y avait même des montagnes russes, amusement très prisé à l’époque.
Parmi ces lieux de plaisir, citons Plaisance, fréquenté par les grisettes venues danser avec les jeunes ouvriers, les Champs Elysées où se faisaient des festins, Bel-Orme, le cabaret de la Bête grasse, le théâtre Bojolay et bien d’autres… Notons qu’à coté du domaine de Lognac où se déroulaient les courses de chevaux, on allait voir des corridas aux Terre-Nègre.
En revanche, ce n’est que le 5 mai 1833, sous le règne de Louis-Philippe, que fut votée la décision de créer la première école publique. Elle était payante. Les familles s’acquittaient de la somme de 1 franc par mois pour les premières études et 2 francs pour les deuxièmes. Un cinquième des élèves, issu de familles indigentes, était accueilli à titre gratuit.
Le recrutement de l’instituteur ne se posa pas sans problème car, malgré la publicité faite en mai 1834, aucun candidat ne se présenta. Après maintes recherches, un dénommé Lalanne fut engagé. Il devait avoir bien des lacunes, car lors de sa première inspection, il lui fut demandé de se perfectionner, surtout en écriture.
Caudéran, malgré ses nombreuses demandes, maintes fois réitérées, n’obtiendra la création d’une paroisse que le 15 décembre1839, par ordonnance royale. Le 18 septembre 1842, la commune procéda à l’achat du terrain pour une somme de 19.000 francs. Puis, le 8 août 1845, en présence du duc de Nemours, on posa la première pierre de la future église de style ogival du XII ème siècle, alors à la mode. Elle était enfin achevée en 1855 et avait coûté 125.000 francs. Elle fut consacrée et dédiée à St Amand le 18 février 1855.
Le 12 mai 1864 était ouvert au public le parc bordelais.
Le 1er janvier 1865, première menace. La création des boulevards provoquait l’annexion de la partie caudéranaise se trouvant du côté de Bordeaux. Caudéran perdait ainsi l’hôpital militaire Bel-Orme, le couvent des Dames de la Visitation, le dépôt de mendicité de la rue Terre- Nègre, l’usine à gaz, le cimetière protestant et de nombreux lieux de plaisir dont Vincennes.
Ceci préfigurait l’annexion complète de Caudéran qui fut votée par le Conseil Municipal le 28 février 1964 et approuvé par un arrêté préfectoral le 22 février 1965. Cela participait au projet de Jacques Chaban-Delmas de renforcer la ville de Bordeaux à l’heure de l’Europe. En fait, le but poursuivi était de lui permettre de conserver la mairie par un apport de votes de droite.
Désormais Caudéran devenait un des quartiers de Bordeaux.